Les professeurs Quentin Atkinson et Russell Gray, de l'Université d'Auckland (Nouvelle-Zélande) présentent en 2012 le résultat de leurs recherches sur l'origine des langues indo-européennes, en faveur de la théorie anatolienne. Deux vidéos sont réalisées à cette occasion, pour appuyer cette théorie et illustrer leur démonstration.
L'article publié dans Nature, accessible sans paiement (au contraire de l'article original publié dans le même journal).
La vidéo qui illustre l'article, réalisée grâce à Google Earth.
La vidéo de Business Insider, qui reprend cette théorie et l'illustre d'une manière plus claire.
Tuesday, November 17, 2015
Sunday, November 15, 2015
Exploration - L'utilisation des SIG et son évolution
À
travers une sélection de cinq sites internet, nous pouvons suivre l’évolution
de l’utilisation des Systèmes d'Informations Géographiques dans le cadre de l’étude
des sciences humaines. L’angle d’approche choisi au départ, celui de l’histoire,
ne peut en effet ici suffire à qualifier les champs de recherche abordés dans
ces exemples.
The Valley of the Shadows, ou The Valley Project, est une création du Virginia
Center for Digital History de l’Université de Virginie, alimentée entre 1993 et
2007. Il recense et regroupe un très vaste catalogue de documents variés autour
de la période de la guerre de Sécession, en se focalisant sur deux comtés
américains, le comté d’Augusta en Virginie, et le comté de Franklin, en
Pennsylvanie, situés respectivement au Sud et au Nord de ce que l’on pourrait
appeler la ligne de démarcation de l’esclavage.
Au-delà
de l’utilisation des SIG, la navigation se fait par le biais d’une structure inhabituelle :
le menu évoque la forme d’un plan d’un bâtiment, une bibliothèque par exemple. L’ancienneté
du projet, pionnier en son genre, lui donne un côté suranné. La plupart des
ressources géographiques constitue un ensemble de cartes. Seule celle des
batailles de la guerre de Sécession est interactive, sur le même modèle que
celle présentée sur le projet Virtual Jamestown.
Mapping the Lakes, sans doute plus
tardif quoique nulle date ne soit indiquée, fut produit par le département des
arts et des sciences sociales de l’Université de Lancastre, et offre de
reproduire sous forme de cartes le trajet poétique des écrivains anglais Thomas
Gray et Samuel Taylor Coleridge à travers la région des lacs, dans le nord de l’Angleterre,
à la fin du XVIème et au début du XVIIIème siècle. Plus qu’historique, c’est un
parcours littéraire qui est dévoilé à nos yeux, à travers la représentation
cartographique des journaux, carnets de voyage et lettres des deux auteurs. Le
site internet est remarquable par la simplicité de sa navigation, le menu sur
la gauche est d’une clarté confondante, et le projet y est analysé et présenté
avec une grande rigueur. On peut ainsi prendre connaissance des buts,
littéraires et géographiques, que ce sont fixés les chercheurs, ainsi que lire
la manière dont ils ont choisi d’exploiter les SIG pour y parvenir.
Les
différentes cartes nous permettent toutefois de nous focaliser surtout sur les
trajets effectués par les deux poètes, ainsi que de constater leur propension à
évoquer un lieu sans l’avoir vraiment visité. Certains éléments présentés sur
Google Earth ne me semblent pas offrir davantage d’informations, mais la
démarche est néanmoins à signaler par son originalité. Il est à noter que Ian
Gregory a fait partie de l’équipe de recherche qui a travaillé sur le projet.
GIS for History, un projet commencé en
2005 par l’Université de l’Illinois, se propose de créer un ensemble de
ressources à but clairement pédagogique : la page d’accueil nous offre de
choisir entre une consultation estudiantine, ou un éventail de plan de cours
professoral. Le tout s’articule autour des grands thèmes de l’histoire des
Etats-Unis d’Amérique. Des cartes interactives, dont on peut faire varier les
éléments à volonté afin de pointer du doigt certaines nuances, sont accompagnées
d’une riche source documentaire sous forme de documents textes ou de sites
internet. Ce qui m’a semblé notable, c’est le soin qui a été pris d’attirer l’attention
du visiteur sur les risques d’imprécision de la cartographie, en abordant
franchement la question : « Comment cette carte déforme les données ? ».
En s’appuyant d’abord sur l’exemple des cartes choroplètes, l’ensemble des
possibilités y est analysé, et le choix des auteurs argumenté.
A Vision of Britain through Time,
réalisé entre 2009 et 2014, constitue ici aussi un recueil de ressources
documentaires d’une richesse impressionnante sur la Grande Bretagne entre 1801
et 2001. La particularité de ce site est sa pluridisciplinarité, car non
seulement l’histoire et la géographie, mais aussi la statistique, la littérature
et les sciences sociales y sont sollicitées. Sur chaque carte présentée, il est
possible de faire varier l’information affichée à volonté, afin d’obtenir une
carte aussi précise et pertinente que souhaitable. Le site nous fournit de plus
une longue explication sur l’utilisation des données présentées, et sur le
meilleur moyen de les exploiter. Il me semble que c’est à ce type de travail
que pensait Ian Gregory lorsque, au sujet de l’approche qualitative des SIG, il
évoquait la possibilité de créer un outil qui ne permette plus seulement à l’utilisateur
de lire une histoire, mais de l’explorer seul, par lui-même.
Enfin,
le site de l’AnaLyse diachronique de
l'espace urbain PArisien: approche GEomatique ou ALPAGE, propose une navigation claire et riche à la fois à dans l’histoire
de l’espace urbain parisien. Une carte unique, mais dont le choix des éléments
affichables donne le vertige. Une approche limpide et pertinente des SIG, une
utilisation d’une grande qualité. L’exemple selon moi le plus abouti d’une
utilisation historique des ressources numériques de la géographie, grâce à l’interdisciplinarité
de l’équipe de chercheurs qui a travaillé sur le projet.
À
travers les années, les buts et les méthodes, les Systèmes d'Informations
Géographiques ont montré quelle richesse ils pouvaient fournir à un travail de
recherche historique, et ces cinq sites nous permettent de constater cette
variation et cette évolution.
Thursday, November 12, 2015
Lecture critique : vers un nouveau tournant de l'histoire spatiale ?
Gregory I.N. (2003) A Place in History: A guide to using GIS in historical research. Oxbow: Oxford, chap. 6 & 8
White, Richard (2010), "What is spatial history?, Spatial History lab, Stanford University, 1 February 2010.
Ethington, Philip J. (2007), Placing the past: Groundwork' for a spatial theory of history", Rethinking History, Vol. 11, no. 4, pp. 465-494
White, Richard (2010), "What is spatial history?, Spatial History lab, Stanford University, 1 February 2010.
Ethington, Philip J. (2007), Placing the past: Groundwork' for a spatial theory of history", Rethinking History, Vol. 11, no. 4, pp. 465-494
Mostern, R. and Johnson, I. (2008) "From named place to naming event: creating gazetteers for history", International Journal of Geographical Information Science, 22, pp. 1091- 1108
Les avancées technologiques des dernières décennies nous
permettent-elles de constater un changement significatif dans le rapport entre
l’histoire et la géographie, dans le traitement des données historiques ?
Peut-on parler d’un tournant dans l’histoire spatiale ?
La première question à se poser est celle de la définition
même de l’espace et de l’histoire, et avant encore de la notion de temps.
Partant du général au particulier, il importe de comprendre que le temps n’a
pas d’existence propre, en cela qu’il ne s’agit que d’une notion qui permet de
mesurer un rapport dans le mouvement. Ethington oppose ainsi l’idée du temps
naturel, tel que défini par les physiciens, au temps vécu, dont nous avons la
perception. Il cite Bergson, Dilthey et James pour affirmer que la notion de
présent n’est qu’une composante de la conscience. Partant de là intervient la
définition de l’espace.
White cite à ce sujet la triade de Lefebvre, philosophe et
géographe français, qui pose la triplicité de l’espace : la pratique
spatiale, ie notre occupation de l’espace
par le mouvement ; les représentations de l’espace, par des plans, des
conceptions, la création, en somme, de l’espace à travers lequel l’homme évolue ;
les espaces de représentations, enfin, attachés à un fort symbolisme. Ethington
reprend aussi cette triplice de Lefebvre comme un constituant primordial de la
définition de l’espace. White affirme cependant que les éléments de cette
triplice ne sont pas imperméables les uns aux autres. Il s’oppose de plus à l’approche
traditionnelle de la triplice par les historiens, qui s’attarderait davantage
sur le langage de la spatialité. Selon White, à toutes les questions concernant
la construction des relations spatiales, il existe une réponse unique, celle du
mouvement, qui serait le point commun entre tous les éléments. C’est pourquoi
selon lui l’approche traditionnelle, par cartographie, est incorrecte, car les
cartes et les textes sont statiques, par opposition au dynamisme intrinsèque de
l’espace.
Ethington propose une distinction entre le lieu (place) qui serait subjectif et lié à nos affects, et
l’espace, objectif et scientifique. Les lieux sont créés par les actions
humaines, qui transforment l’espace en événement, une affirmation reprise par
Mostern et Johnson. L’histoire ne serait qu’une carte de ces lieux. Il pose l’utilisation
du terme grec topos(oi) comme idéale pour
définir l’intersection entre le lieu-temps vécu et l’espace-temps naturel.
Dans ce cadre, les GIS sont des outils pertinents, d’après
White, en cela qu’ils permettent la communication entre les cartes et les autres
éléments graphiques utilisés habituellement dans l’étude de l’espace, et les
travaux qui en dérivent. Il cite l’exemple d’ArcGIS, qui, quoiqu’il ne
bénéficie pas d’une prise en main ergonomique, permet le traitement parallèle d’une
carte et d’une photographie aérienne. Les GIS rendent les cartes historiques
commensurables avec les conceptions modernes de l’espace et de la cartographie.
Toutefois, il ne faudrait pas réduire les GIS au seul aspect
cartographique. Des graphiques, des tableurs, et d’autres éléments de
visualisation peuvent être traités par ce biais. La carte n’est que la manière
de présenter les données traitées. Gregory expose d’ailleurs longuement, à
travers une importante série d’exemples de travaux à ce sujet, comment les GIS
nous permettent d’appréhender le potentiel de la cartographie pour bien
comprendre le monde à l’échelle sociale. Il insiste de plus sur le caractère interactif
des GIS, qui, au-delà d’une série de cartes et de texte qui les
accompagneraient, comme dans le cas des atlas papiers, permettent une
communication active entre l’auteur et l’utilisateur, en cela que ce dernier va
pouvoir utiliser les outils ainsi mis à sa disposition pour voyager à travers
le travail de l’auteur, créer lui-même ses propres cartes, graphiques, etc. et
ainsi mieux comprendre ce qui lui est présenté. Selon lui, les GIS ont permis
un changement dans le rôle joué par les cartes dans l’étude historique. Ce qui
était avant un produit final est aujourd’hui un outil de la recherche.
White et
Gregory s’accordent cependant à dire que le potentiel des GIS est loin d’avoir
été entièrement exploité, et que la technologie connaît quelques points qui
gagneraient à être améliorés. Si l’on ne peut toutefois pas parler d’une
révolution, il est en tout cas pertinent de considérer les GIS et les
GISciences comme un pas vers une nouvelle manière de faire de l’histoire.
Monday, November 9, 2015
Des approches spatiales de l'histoire diversifiées
Les cinq sites utilisent les SIG au
service de l’histoire mais se distinguent par le public auquel ils s’adressent,
le niveau requis pour les exploiter, le domaine exploré, le volume des
ressources, l’aspect collaboratif et/ou interdisciplinaire plus ou moins marqué,
le caractère évolutif ou figé, la possibilité de se construire un itinéraire de
visite, de télécharger des données, leur financement, entre autres.
Les SIG peuvent être conçus comme des
outils de travail collaboratifs pour chercheurs à l’image du site ALPAGE
relatif à l’information géohistorique sur Paris. Il s’agit d’une réalisation
interdisciplinaire associant historiens, géographes, archéologues et
informaticiens. Initié sous l’égide de l’ANR, du CNRS et de la ville de Paris,
il a ensuite poursuivi son enrichissement grâce à des collaborations moins
encadrées entre chercheurs et étudiants, ce qui permet une mise jour annuelle
ou bisannuelle. Néanmoins, la récupération de données cartographiques par le
visiteur est possible. Plusieurs niveaux d’utilisation sont donc accessibles de
la simple restitution à la création de cartes originales à partir des données
stockées et personnalisables graphiquement. L’apport original des GIS et ici
évident par rapport à un simple support écrit classique.
Dans le domaine de la recherche, le
site Mapping the Lakes présente la particularité d’annoncer d’emblée son caractère
expérimental : c’est le domaine auquel il s’applique qui est nouveau, à
savoir la littérature. Au travers de deux récits de voyage dans la même région
écossaise, il s’agit de voir en quoi l’utilisation d’un GIS peut enrichir la
compréhension d’un texte littéraire mettant en jeu des lieux et un espace donnés.
L’aspect historique est assez peu marqué, mis à part le fait que les deux voyages
datent de 1769 et 1802. Les informations cartographiques sont limitées mais l’important
n’est pas là pour les chercheurs. Ils s’attachent par contre à développer les
problèmes rencontrés, les questions posées par l’utilisation des SIG dans un
domaine tel que la littérature, les apports possibles. Il s’agit d’un projet qui
permet aussi de tester la possibilité d’interdisciplinarité. Il est par
ailleurs conduit avec des moyens très limités (de l’ordre de cinq personnes) et
financé par une institution, la British Academy.
A l’autre extrémité du spectre en ce
qui concerne les moyens, The Valley Project met en œuvre des ressources humaines
considérables (plusieurs dizaines de personnes, universitaires et étudiants, mais
aussi techniciens). Le financement est assuré par plusieurs institutions et fondations,
notamment universitaires. La richesse du site est impressionnante et s’apparente
plus à une bibliothèque qu’à une seule ressource. Bâti autour d’archives sur la
période de la guerre de Sécession (1850-1870), il autorise et impose même un
parcours personnalisé dans la mesure où la visite ne peut être exhaustive. L’interactivité
est limitée, même si des recherches à partir de paramètres choisis sont
possibles. Les ressources sont construites à partir des archives et utilisent
en partie seulement les moyens des SIG. Au travers de données relatives à deux
comtés de Virginie et de Pennsylvanie, elles servent de support à une
reconstitution de l’environnement et de la vie quotidienne des acteurs de l’époque.
Le site s’adresse en premier lieu à un public large intéressé par l’histoire américaine.
Tourné lui aussi vers un vaste public,
A Vision of Britain, sollicite très directement le visiteur en faisant appel à
un moteur de recherche à partir d’un nom de lieu. Il s’agit d’un site
collaboratif libre dont les sources historiques portent sur des cartes anciennes,
des recensements, des résultats d’élections et des récits de voyages. L’aspect
pédagogique est nettement marqué via la présence de guides et de tutoriels. Deux
particularités méritent d’être signalées : la base de données est mise à profit
pour répondre à des besoins personnalisées en matière de généalogie, activité
populaire susceptible d’amener un public a priori peu intéressé par les autres ressources
historiques du site. Autre signe distinctif : une partie des données
téléchargeables sont payantes, ce qui permet de financer, au moins
partiellement, le fonctionnement.
S’il
présente un caractère pédagogique encore plus marqué, GIS for History s’adresse
à deux catégories de public bien ciblées : les lycéens et étudiants, d’une
part, les professeurs d’autre part. Aux premiers, il propose l’exploration d’une
série de thèmes historiques relatifs au peuplement des Etats-Unis depuis 1790. L’étudiant
est guidé dans sa démarche par une série de questions auxquelles il peut
ensuite tenter de répondre en s’appuyant sur les ressources cartographiques et
statistiques concernant l’histoire proprement dite, la démographie, l’économie,
le volet social. Les données historiques du peuplement (recensements) se prêtent
particulièrement bien à l’utilisation de l’outil GIS qui en procure une
visualisation spatiale frappante. Du côté des enseignants, le site fournit des
plans de cours directement utilisables. L’aspect pratique a été particulièrement
soigné, y compris à un niveau de détail avancé (feuille d’évaluation des
étudiants, par exemple). Par contre, il s’agit d’une ressource très dirigée, offrant
une souplesse d’utilisation limitée. Un site construit en grande partie par des
enseignants pour des enseignants, mais qui vise aussi à élargir et faciliter l’accès
aux données historiques chiffrées.
Les sites explorés présentent des
caractéristiques bien différentes en termes de promoteurs, de publics visés, de
mises en œuvre spatiales des données historiques, de financement, de domaines
explorés ; cette variété constitue en soi une bonne illustration d’une
certaine entrée dans la maturité de l’utilisation des GIS en histoire. Une
diversification qui est appelée à s’enrichir et montre que, utilisée de manière
pertinente, l’approche spatiale de l’histoire rend des services originaux.
SIG et son utilisation sur 5 sites
The valley of the shadow : two communities in the American Civil War
Le site est réalisé par l’université de Virginie qui numérise ses documents entre 1859 et 1870. Répartie en 3 périodes avant pendant et après la guerre civile américaine.
Le site n'est pas vraiment un SIG a proprement parlé, car il semble imité un bâtiment surement une partie de la bibliothèque ou sa réserve. Mais le site est très bien fait, car la structure visuelle permet un affichage par préférence. Les informations sont très nombreuses ; par exemple d'après un soldat vous pouvez avoir sa fiche militaire, voir son acte de mariage avec son épouse, et tous les documents en relation du couple que se soit leurs journaux intimes respectifs ou les lettres qu'ils s'échangent.
La SIG se trouve plus appliquée dans la troisième section sur les batailles animées où l'on a la liberté de choisir des critères, on peut suivre l'évolution d'une unité, mais les informations sont beaucoup trop nombreuses pour l'échelle et rapidement la carte devient confuse, par contre chaque bataille notamment renvoie a une série de documents la concernant.
Mapping the Lakes : A Literary GIS
Le site est conçu par l'académie britannique et l'université de Lancaster qui a pour volonté de cartographier les lacs par SIG. L'originalité de ce travail c'est qu'il se base sur la littérature pour obtenir des données de sciences dures. Les travaux se basent sur deux textes Thomas Gray's journals et Samuel Taylor Cloredige's Tour of the Lake District, se sont des documents de 1769 et de 1802.
Les données sont téléchargeables en fichier kmz pour être mis sur Google earth notamment. Il est intéressant de noter qu'une carte de 1815 est superposable à la vue satellite.
ALPAGE : AnaLyse diachronique de l'espace urbain PArisien : approche GEomatique
Les travaux sont réalisés par la collaboration de 4 laboratoires de recherches, sont aidés par le CNR notamment en finançant le projet de 1006 à 2010. C'est un travail de SIG classique en géohistoire, mais qui se révèle extrêmement poussé. Les données sont libres ce qui est un plus pour des personnes travaillant sur l'espace urbain de Paris.
Le site possède d'une carte interactive vraiment poussée avec de nombreuses données avec lesquels ont peu équilibré l'affichage e avec des renseignement disponible dans la légende (ces informations sont très importante on comprend rapidement l’ampleur du travail effectué!). La somme d'information rend la carte extrêmement lourde ce qui peut limiter certaines connexions. La légende s’affiche à droite en fonction des critères que l'on a sélectionnés. Différents outils sont disponible comme mesurer de distance, mais aussi des espaces, crée des notes et obtenir la carte visualisée sur différents supports.
A vision of BRITAIN through time
Le site est fait par l'université de Porthmouth, il dispose de plusieurs cartes contemporain allant du XIXème siècle à nos jours, mais aussi de cartes construites avec des données statistiques que l'on choisit pour générer la carte que l'on souhaite. C'est un système simple pas très visuel, mais assez efficace, car il peut nous permettre d’avoir une sélection assez pointue bien que l'on ne puisse pas afficher plusieurs cartes ou superposer des calques. Mais le changement de donner se fait vite ce qui une bonne chose. Les sujets traités sont nombreux, industrie, démographie, politique, religion, etc.
Les données sont plutôt bien expliquées et il y en a pour tous les différents types de recherches.
GIS for History
Le site est créée par l'université de Chicago et de l'Illinois en 2005. sa dernière mise a jour est de 2008. le site veut offrir aux étudient et aux enseignants des données et des cartes sur l'histoire des États-Unis. Le site fourni de nombreux site partenaire ou d'outils a la recherche comme des archives en ligne dans son onglet « Related projects ». Les cartes peuvent au premier abord paraitre sommaires, mais en ajoutant des objets elles deviennent assez complexes. La carte reste tout de même petite. Mais le site incorpore un historique des différentes cartes généré. Pour la partie réservée aux professeurs le site donne des leçons avec des thématiques à aborder, mais surtout des conseils pour bien utiliser les cartes.
Explorations de cinq sites de SIG :
The
Valley of the Shadows ; Mapping the Lakes ; AnaLyse
diachronique de l'espace urbain Parisien (ALPAGE) ; A vision of
Britain ; GIS for history (USA).
A
travers l'étude de ces cinq sites, plusieurs mouvements peuvent être
déterminés. En effet, les historiens ont, comme nous l'avons
observé au cours de la dernière séance, mis un temps à
appréhender les Systèmes d'Informations Géographiques, puis à les
utiliser pour leurs recherches. Le premier site, l'un des premiers
créés sur ce thème, à partir de 1993, témoigne des prémisses à
l'utilisation des HSIG, et de la réoccupation de l'espace au sein de
recherches historiques. Mais après cela, de nombreuses entreprises
ont été organisées avec, comme objectif, de créer, de développer,
puis de diffuser les SIG en histoire, alliant souvent, avec ces
éléments, une approche pluridisciplinaire, voire
transdisciplinaire.
Tout
d'abord, comme déjà évoqué au dessus, les premiers utilisateurs
de l'outil numérique, représentés par le site internet The Valley
of the Shadows, composent entre les sources, directement numérisées,
mais aussi avec une interprétation de celle-ci, par la
spatialisation des documents et des espaces présents dans le corpus.
Le thème même de leurs travaux facilite une composante spatiale,
puisqu'ils cherchent à détailler les modes de vie de deux
communautés américaines, durant la Guerre Civile, l'une au nord,
l'autre au sud. Les cartes et SIG se multiplient, et permettent une
meilleure lisibilité des espaces parcourus, des trajets, mais aussi
des lieux de bataille. Hormis l'aspect SIG, l'on remarque une
multiplicité des documents présentés sur la plate-forme, découpés
en trois périodes : l'avant, pendant et l'après guerre civile.
C'est
bien en cela que l'historien sait utiliser des outils qui, à
l'origine, ne lui sont pas directement destinés. Le numérique rend
possible une approche plus quantitative, ainsi qu'une classification
plus fine, plus nombreuses, des enseignements apportés, ou pour
mettre en avant une source plus particulière. Il en est de même
pour le quatrième site de notre corpus, A Vision of Britain, qui est
composé d'un moteur de recherches interne au site, afin de naviguer
plus efficacement dans les sources et les documents numérisés.
L'information est livrée brut, sans aucune modification, mais est
spatialisée, par le biais de cartes précises et efficaces. Aucune
interprétation – autre que celle de la mise en forme
cartographique, obligatoire et inéluctable - ne vient interférer
dans l'étude de chaque donnée, laissant au chercheur tiers la
possibilité d'avoir recours à un tel site en tant que source.
De
plus, les SIG nouvellement créés proviennent autant des disciplines
géographiques qu'historiques, voire même de sciences autres, comme
celles des sciences humaines, ou de la géologie, physique, etc. Ces
entreprises entrent alors parfaitement dans le cadre d'une
enseignement pluridisciplinaire. Trois sites incarnent parfaitement
ces éléments, dont le premier, Mapping the Lakes, réunis la
littérature, par la récupération des récits de Thomas Gray et de
Samuel Coleridge par exemple ; la géographie, avec son apport
cartographique, permettant une meilleure lisibilité des informations
transmises ; et l'histoire, par l'évocation de lieux, de dates
et d'événements permettant de mieux comprendre le parcours des
voyageurs et leurs récits. L'accès au document est facilité par
l'utilisation de Google Earth comme modèle SIG pour leur carte
interactive.
D'autres
projets ont vu le jour autour de ces approches, comme celui, en
français, sur l'espace urbain parisien, initié en 2006, par
l'Agence Nationale de la Recherche, mobilisant de nombreux chercheurs
au sein de quatre laboratoires de disciplines différentes, ce qui
rend possible une collaboration entre historiens, géomaticiens et
informaticiens, pour développer et épaissir le SIG final.
L'interface, ressemblant à Géoportail, propose de créer sa propre
carte de la capitale, autour de la mise en place de fond de carte, de
filtre, de toute période, et de superposer ces données.Ce SIG
semble être un document indispensable pour les historiens dans leurs
recherches sur Paris, mais aussi pour les urbanistes, et les
passionnées.
Enfin,
le dernier SIG à notre disposition est le site GIS for History,
impulsé en 2008, basé aux États-Unis, et propose l'histoire
récente cartographiée de ce pays. Il illustre un nouveau mouvement
au sein de la production scientifique mondiale en histoire. Hormis
les aspects classiques de pluridisciplinarité, les créateurs de
cette plate-forme ont voulu développer la pédagogie et
l'accessibilité de ces informations pour le grand public. Cela
s'explique en partie par les nouveautés technologiques dans les
salles de classe, permettant d'appuyer un discours historique par un
support visuel, plus lisible par les élèves. Mais aussi, cette
volonté avouée de clarification des informations témoigne d'une
recherche constante, dans la société et dans le monde
universitaire, de crédits et de reconnaissance, alors que les crises
économiques abaissent régulièrement les fonds alloués aux
secteurs ''non-prioritaires'', comme les sciences sociales.
En
conclusion, nous avons bien remarqué l'extrême évolution des HSIG,
symbolisant un accaparement croissant des problématiques et des
possibilités informatiques par l'historien, en parallèle d'une
conservation de la discipline et de ses principes de base –
croisement des sources, transmission du savoir... La carte permet une
meilleure visibilité des recherches, autant au sein de la communauté
scientifiques, qu'en dehors, à travers une volonté de mieux
expliquer et d'intégrer une société friande de nouvelles
technologies.
Exploration des cinq sites
- The Valey of the Shadow
Ce site, qui est sans doute l'un des premiers à faire usage des SIG dans une optique historique (dès les années 1990), constitue avant tout une importante mine d'informations pour l'historien. En effet, on peut y trouver d'abondantes données concernant la guerre civile américaine dans les comtés d'Augusta (Virginie) et de Franklin (Pennsylvanie). Une fois la page d'accueil passée, le site s'ouvre sur un menu à l'organisation peu banale qui nous permet de choisir la période et le type de ressource que le lecteur souhaite consulter. Lorsque le choix est fait, on est redirigé vers une nouvelle page qui nous apporte les informations voulues de manière assez claire. Des synthèses et des analyses sommaires sont présentées mais il est possible d'avoir accès aux données brutes, généralement présentées sous forme de tableaux. Ici, on a donc accès aux ressources traditionnelles de l'historien. Néanmoins, il est également possible de consulter des cartes qui marque le regard spatial que porte ce site internet sur le sujet. Ces cartes sont de qualités très variée. L'une d'entre elles m'a particulièrement intriguée, il s'agit de celle qui reprend les différentes batailles qui ont eu lieu. Par le biais d'une animation, on peut y voir le déplacement des armées puis par un clic sur une bataille, on peut obtenir des informations sur l'événement en question. Pour autant, ce site se présente véritablement comme une base de données puisqu'on y trouve que des informations brutes non traitées par le regard d'un historien.
- Mapping the Lakes
Ce site est de nature totalement différente du précédent. Il se consacre à la région des Lacs, dans le Nord-Ouest de l'Angleterre en se basant sur les récits littéraires de Thomas Gray en 1769 et de Samuel Taylor Coleridge en 1802. Ici, ce n'est donc pas histoire et géographie qui s'interpénètrent mais littérature et géographie, ce qui est relativement peu banal jusqu'ici. A partir des écrits mentionnés plus haut, des cartes ont été réalisées en vue de contextualiser les événements. On y retrouve donc une multitude de cartes qui s'appuie généralement sur le même fond et qui relatent les événements évoqués dans les livres. Pour autant, n'étant pas adepte de cette littérature, il m'est difficile de porter un regard critique sur cette entreprise et sur sa réelle portée. Je remarque simplement que certaines cartes utilisent l'application Google Earth. Pour l'historien, cela peut paraître assez choquant puisque les concepteurs du site ont fait le choix d'utiliser, via Google Earth, un fond de carte contemporain pour relater des événements d'il y a deux siècles.
- ALPAGE
Ici, le premier avantage certain de ce site, qui en fait également son caractère inédit, est l'utilisation de la langue française. Ce projet d'envergure, qui est le fruit d'une interdisciplinarité (historiens, géomaticiens, informaticiens...), a pour but d'offrir une dimension spatiale à l'histoire urbaine de Paris. On est donc en plein dans la voie sur laquelle souhaitait nous mener Loren Siebert à travers son article. La partie "accueil" du site se propose avant tout de présenter la configuration du site et ses auteurs, d'annoncer les nouveautés mais aussi et surtout de nous indiquer les sources sur lesquelles s'appuient ce travail. Ensuite, la partie la plus intéressante du site est la plateforme cartographique qui est une application simple et efficace des SIG. En effet, elle permet à chaque lecteur de constituer sa propre carte de Paris en y incorporant les informations de son choix qui sont directement tirée de la base de données créée par les concepteurs du site. Il s'agit donc d'un outil très intéressant pour étudier la capitale francilienne. L'intérêt réside aussi dans le fait qu'il est possible de travailler sur le temps long puisque certaines données sont très anciennes (ex : emplacement de l'enceinte romaine). En bref, il s'agit d'un outil made in France très efficace qui témoigne de l'intérêt que peuvent avoir les SIG dans la recherche historique, en particulier pour l'histoire urbaine.
- A Vision of Britain
Avec ce site, nous repartons vers l'Angleterre. Les auteurs se proposent d'amasser ici des données qui concernent l'histoire contemporaine britannique (entre 1801 et 2001). Ces différentes données, qui sont directement consultables, peuvent ensuite être visualisées par le biais d'une abondante série de cartes. Ici, l'idée d'une spatialisation est donc également très présente. Par exemple, via l'onglet "statistical atlas", il est possible d'obtenir une carte sur la mortalité infantile ou bien encore sur le degré d'occupation des sols. Nous l'aurons compris, les opportunités sont donc très variées. De plus, il est possible d'avoir un accès directe à une localité en saisissant son nom ou sa référence dans la barre de recherche. Enfin, ce site présente un autre atout, celui de venir mélanger à ces données des récits de voyage. Cela apporte donc une dimension littéraire à ce site qui se veut donc véritablement comme le fruit de l'interdisciplinarité. Toutefois, à chaque fois, c'est par le regard spatial que les données sont analyser ce qui permet toujours de contextualiser les informations. Plus que cela, l'emploi de ces cartes peut permettre à l'histoire d'aller de l'avant, comme le souhaitait Amy Hillier dans son article. En effet, celle-ci croie en l'idée que l'outil cartographique peut entrer de plein pied dans le processus argumentatif du discours historique en faisant figure d'argument et non plus de simple support.
- GIS for History
Le thème de ce site est l'histoire des Etats-Unis. Il a vocation à permettre aux SIG de devenir un outil pour l'enseignement de l'histoire. En effet, il met à disposition des enseignants différentes cartes personnalisables susceptibles d'être utilisées en classe. Pour autant, il est à noter que le nombre de sujets traités demeure encore relativement réduit et que ce site nécessite donc d'être développé. Pour autant, encore une fois, il s'agit d'une belle preuve de l'insertion de la dimension spatiale dans la pratique de l'histoire. Cela est d'autant plus important ici puisque les SIG deviennent un outil de l'enseignement. Dans son article, Amy Hillier disait d'ailleurs que c'est en habituant les historiens à cette pratique qu'elle pourra prendre toute sa place dans la science historique, c'est bien ce que semblent vouloir faire ici les concepteurs de ce site.
Ce site, qui est sans doute l'un des premiers à faire usage des SIG dans une optique historique (dès les années 1990), constitue avant tout une importante mine d'informations pour l'historien. En effet, on peut y trouver d'abondantes données concernant la guerre civile américaine dans les comtés d'Augusta (Virginie) et de Franklin (Pennsylvanie). Une fois la page d'accueil passée, le site s'ouvre sur un menu à l'organisation peu banale qui nous permet de choisir la période et le type de ressource que le lecteur souhaite consulter. Lorsque le choix est fait, on est redirigé vers une nouvelle page qui nous apporte les informations voulues de manière assez claire. Des synthèses et des analyses sommaires sont présentées mais il est possible d'avoir accès aux données brutes, généralement présentées sous forme de tableaux. Ici, on a donc accès aux ressources traditionnelles de l'historien. Néanmoins, il est également possible de consulter des cartes qui marque le regard spatial que porte ce site internet sur le sujet. Ces cartes sont de qualités très variée. L'une d'entre elles m'a particulièrement intriguée, il s'agit de celle qui reprend les différentes batailles qui ont eu lieu. Par le biais d'une animation, on peut y voir le déplacement des armées puis par un clic sur une bataille, on peut obtenir des informations sur l'événement en question. Pour autant, ce site se présente véritablement comme une base de données puisqu'on y trouve que des informations brutes non traitées par le regard d'un historien.
- Mapping the Lakes
Ce site est de nature totalement différente du précédent. Il se consacre à la région des Lacs, dans le Nord-Ouest de l'Angleterre en se basant sur les récits littéraires de Thomas Gray en 1769 et de Samuel Taylor Coleridge en 1802. Ici, ce n'est donc pas histoire et géographie qui s'interpénètrent mais littérature et géographie, ce qui est relativement peu banal jusqu'ici. A partir des écrits mentionnés plus haut, des cartes ont été réalisées en vue de contextualiser les événements. On y retrouve donc une multitude de cartes qui s'appuie généralement sur le même fond et qui relatent les événements évoqués dans les livres. Pour autant, n'étant pas adepte de cette littérature, il m'est difficile de porter un regard critique sur cette entreprise et sur sa réelle portée. Je remarque simplement que certaines cartes utilisent l'application Google Earth. Pour l'historien, cela peut paraître assez choquant puisque les concepteurs du site ont fait le choix d'utiliser, via Google Earth, un fond de carte contemporain pour relater des événements d'il y a deux siècles.
- ALPAGE
Ici, le premier avantage certain de ce site, qui en fait également son caractère inédit, est l'utilisation de la langue française. Ce projet d'envergure, qui est le fruit d'une interdisciplinarité (historiens, géomaticiens, informaticiens...), a pour but d'offrir une dimension spatiale à l'histoire urbaine de Paris. On est donc en plein dans la voie sur laquelle souhaitait nous mener Loren Siebert à travers son article. La partie "accueil" du site se propose avant tout de présenter la configuration du site et ses auteurs, d'annoncer les nouveautés mais aussi et surtout de nous indiquer les sources sur lesquelles s'appuient ce travail. Ensuite, la partie la plus intéressante du site est la plateforme cartographique qui est une application simple et efficace des SIG. En effet, elle permet à chaque lecteur de constituer sa propre carte de Paris en y incorporant les informations de son choix qui sont directement tirée de la base de données créée par les concepteurs du site. Il s'agit donc d'un outil très intéressant pour étudier la capitale francilienne. L'intérêt réside aussi dans le fait qu'il est possible de travailler sur le temps long puisque certaines données sont très anciennes (ex : emplacement de l'enceinte romaine). En bref, il s'agit d'un outil made in France très efficace qui témoigne de l'intérêt que peuvent avoir les SIG dans la recherche historique, en particulier pour l'histoire urbaine.
- A Vision of Britain
Avec ce site, nous repartons vers l'Angleterre. Les auteurs se proposent d'amasser ici des données qui concernent l'histoire contemporaine britannique (entre 1801 et 2001). Ces différentes données, qui sont directement consultables, peuvent ensuite être visualisées par le biais d'une abondante série de cartes. Ici, l'idée d'une spatialisation est donc également très présente. Par exemple, via l'onglet "statistical atlas", il est possible d'obtenir une carte sur la mortalité infantile ou bien encore sur le degré d'occupation des sols. Nous l'aurons compris, les opportunités sont donc très variées. De plus, il est possible d'avoir un accès directe à une localité en saisissant son nom ou sa référence dans la barre de recherche. Enfin, ce site présente un autre atout, celui de venir mélanger à ces données des récits de voyage. Cela apporte donc une dimension littéraire à ce site qui se veut donc véritablement comme le fruit de l'interdisciplinarité. Toutefois, à chaque fois, c'est par le regard spatial que les données sont analyser ce qui permet toujours de contextualiser les informations. Plus que cela, l'emploi de ces cartes peut permettre à l'histoire d'aller de l'avant, comme le souhaitait Amy Hillier dans son article. En effet, celle-ci croie en l'idée que l'outil cartographique peut entrer de plein pied dans le processus argumentatif du discours historique en faisant figure d'argument et non plus de simple support.
- GIS for History
Le thème de ce site est l'histoire des Etats-Unis. Il a vocation à permettre aux SIG de devenir un outil pour l'enseignement de l'histoire. En effet, il met à disposition des enseignants différentes cartes personnalisables susceptibles d'être utilisées en classe. Pour autant, il est à noter que le nombre de sujets traités demeure encore relativement réduit et que ce site nécessite donc d'être développé. Pour autant, encore une fois, il s'agit d'une belle preuve de l'insertion de la dimension spatiale dans la pratique de l'histoire. Cela est d'autant plus important ici puisque les SIG deviennent un outil de l'enseignement. Dans son article, Amy Hillier disait d'ailleurs que c'est en habituant les historiens à cette pratique qu'elle pourra prendre toute sa place dans la science historique, c'est bien ce que semblent vouloir faire ici les concepteurs de ce site.
L'intégration de l'approche spatiale dans la démarche historique : exploration de cinq sites.
Exploration
des sites suivants : The
Valley of the Shadow, Mapping
the Lakes, ALPAGE, A
vision of Britain through time, GIS for history.
A
travers l'exploration des sites proposés, l'évolution de la
pratique des Systèmes d'Informations Géographiques par les sciences
humaines, et plus particulièrement par les historiens, est évidente.
D'une utilisation assez sommaire – quelques cartes géographiques
utilisées pour localiser les lieux dont on parle – à un
apprentissage d'une maîtrise de la cartographie par les historiens,
on évolue vers une utilisation fructueuse des SIG. Ainsi, en
intégrant de plus en plus l'approche spatiale dans leur démarche
historique, les historiens changent-ils leur manière de faire du
récit historique.
Dans
un premier temps, l'investissement par les historiens de l'outil
internet, permet un travail collaboratif de collecte d'archives (et
donc de numérisation de ces dernières), par différents chercheurs
autour d'un même sujet.
Ainsi,
The Valley of Shadow (site le
plus ancien puisqu'il a été
créé en 1993),
par exemple, a le mérite de constituer un vivier important de
sources diverses et variées sur la vie dans deux contés américains
avant, après et à la période de la Guerre Civile. Au-delà d'être
un recueil intéressant de documents, le site tente une première
utilisation des SIG – il est ainsi possible de manipuler des cartes
sur les batailles et de retracer les trajets des différentes armées,
de localiser les lieux des batailles majeures – mais celle-ci reste
très peu habile et assez lacunaire. La variétés des sources
collectées sur ces sites permettent en effet d'analyser ensemble
différents types de données et ainsi de réaliser des cartes riches
en information.
De
la même manière, le site A vision of Britain through time,
constitue une base de données colossale sur la Grande Bretagne des
XIXe et XXe siècles. Le site, sur lequel la navigation est très
aisé, il est important de le préciser, apparaît comme un recueil
majeur d'archives et de données, classées par thèmes et par dates,
mobilisables par les historiens qui voudraient créer des cartes.
Toutefois,
le récit historique semble absent de ces sites : ils offrent
des outils aux historiens mais n'engagent pas eux-mêmes de réflexion
sur le croisement des données et leur utilisation dans des SIG.
Si
certains sites se contentent d'être d'immenses bases de données sur
leur sujet, d'autres offrent une réelle réflexion sur l'apport de
l'approche spatiale au récit historique.
D'une
part, l'utilisation des SIG renforce l'idée d'une nécessité du
dialogue interdisciplinaire autour des sujets de recherche. La
dynamique du site ALPAGE (Analyse Diachronique de l'Espace Parisien,
approche Géomatique), impulsée en 2006, est notamment celle de la
collaboration entre historiens, géomaticiens et informaticiens,
autour d'une analyse de l'espace urbain parisien, et est devenu au
fil du temps, un site vivant consulté et enrichi par tous les
chercheurs et étudiants qui s'intéresse à l'histoire de Paris. Les
ressources de la plate-forme cartographique du site étant très
importante – cartes anciennes et plus récentes, localisation des
lieux de pouvoirs, de religion, lieux des activités
socio-économiques, mais aussi vestiges archéologiques – elles
permettent aux étudiants de répondre aux questions d'ordre spatial
qu'ils se posent sur leur sujet de recherche. Ce site-là constitue
un exemple phare lorsqu'on veut démontrer l'intérêt de
l'utilisation des SIG en histoire. Il est d'ailleurs reconnu comme
tel, puisque je me souviens l'avoir découvert en cours de géographie
en CPGE, lorsque le professeur eu à cœur de montrer aux étudiants
l'intérêt des SIG pour les futurs étudiants en sciences humaines.
En
effet, dans certaines démarches, notamment celle du site GIS for
History, on note la dimension pédagogique intrinsèque à
l'utilisation des SIG : le site offre aux étudiants les outils
pour engager de nouvelles réflexions sur l'histoire des États-Unis,
permises par la manipulation des SIG. Grâce aux cartes animées,
personnalisables grâce aux informations et données enregistrées
sur le site, l'étudiant devient l'initiateur de sa propre réflexion.
Le
site Mapping the Lakes est celui qui m'a paru le plus
« original ». En effet, les auteurs proposent une manière
nouvelle d'utiliser les SIG et ce afin d'éclairer non pas seulement
l'histoire, mais la littérature en créant ce qu'on pourrait appeler
« un espace narratif comparatif ». A partir de données
textuelles que sont les écrits de Thomas Gray et de Samuel
Coleridge, le site propose une analyse spatiale et sensitive (quels
sentiments les lieux font ils naître chez les deux auteurs, par
exemple) des lieux décrits et traversés par les deux auteurs
littéraires. Si les cartes proposées sont parfois difficilement
lisibles, le site a au moins pour mérite de proposer une réflexion
intéressante sur la cartographie littéraire et la possibilité,
grâce aux SIG, d'ouvrir de nouvelles réflexions sur la littérature
des lieux et de l'espace. La même chose aurait pu être faite sur
Londres, avec l'ouvrage autobiographique de Thomas De Quincey,
Confessions d'un Mangeur d'Opium Anglais. Ainsi, les
chercheurs en littératures peuvent-ils aussi s'enrichir des SIG dans
leurs réflexions spatiales autour des œuvres littéraires.
Ainsi,
la plupart des sites proposés à notre réflexion symbolise
l'apparition progressive, chez les historiens, d'une nouvelle manière
de faire de l'histoire qui, sans abandonner le récit historique
traditionnel qui reste indispensable pour palier les manques des
outils géographiques, investissent le domaine des SIG afin
d'enrichir et de compléter leurs recherches. En outre, ils incitent
les étudiants et chercheurs à maîtriser ces outils pour faire
évoluer la pratique de l'histoire. Si certains sites semblent
aujourd'hui assez « vétustes », d'autres promettent un
avenir pour l'utilisation des SIG par la science historique.
Sunday, November 8, 2015
Explorations : les SIG et l'intégration de l'approche spatiale dans la démarche historique.
Présentation
et analyses des sites :
Bilan :
The Valley of the shadows.
The Valley of the shadows est un projet
qui tire ses origines au tout début des années 1990 et qui a été mis en place
au fil du temps avec l’avènement d’internet. Le site présente un certain nombre
de sources historiques concernant le comté d’Augusta en Virginie et le comté de
Franklin en Pennsylvanie sur la période des années 1859 à 1870. C'est-à-dire
avant, pendant et après la guerre civile américaine.
Les documents (lettres, journaux, …) sont
accompagnés de cartes afin de présenter et de comparer les comtés.
On remarquera principalement la carte interactive à
propos des années de guerre. Celle-ci offre la possibilité de superposer
plusieurs couches (tracées de routes anciennes ou modernes, tracées de
voies ferroviaires, villes, …). La carte permet également de choisir un
régiment et grâce à une animation d’observer ces déplacements, les lieux
d’escarmouches et de batailles au fil du temps.
Ce
site utilise l’approche spatiale dans un objectif de synthèse de données
récoltées en archives.
Mapping the Lakes.
Mapping the Lakes est une expérience collaborative
réalisée par une équipe de l’université de Lancaster pour tester l’utilisation
et l’application des SIG auprès des sources littéraires. Il s’agit de voir
comment introduire l’approche spatiale en littérature. Pour cela, les
chercheurs utilisent comme documents : Thomas
Gray‘s journals et Samuel Taylor
Cloredige’s Tour of The Lake District. A partir de ces textes au sujet
similaire (pour mieux comparer) des cartes sont réalisées. Cela permet
d’observer quels sont les différents résultats obtenus en utilisant les SIG.
AnaLyse diachronique de l'espace urbain PArisien
(ALPAGE).
Le
site Alpage est un projet lancé dans
les années 2006 à 2010. Il s’appuie sur le travail collaboratif de plusieurs
chercheurs ayant pour thème la ville de Paris. Le site présente plusieurs
objectifs, cependant le plus important semble être celui d’introduire
l’approche spatiale et donc l’utilisation des SIG pour réussir à valoriser et
interpréter des sources historiques qui étaient inexploitables jusque là sans
des outils adaptés. Ce travail se veut
également pluridisciplinaire.
Alpage
présente un outil, une plateforme cartographique, permettant de superposer un
très grand nombre de couches. Ces dernières sont fabriquées à partir des
données récoltées dans les sources. L’outil offre encore plusieurs autres
fonctions comme la possibilité d’effectuer des mesures, des annotations, … Ce qui
permet au final aux chercheurs de croiser différentes données et de construire
des cartes.
A vision of Britain.
A vision of Britain through time propose
aux visiteurs comme son nom l’indique de leur présenter la Grande-Bretagne à
travers le temps. Pour cela il est tout
d’abord possible d’accéder à des fonds de cartes anciennes.
Cependant, son principal intérêt consiste dans la
catégorie statistical atlas où l’on a
accès à différentes cartes classées par thèmes (industrie, agriculture,
population, …). Il existe un très grand choix de personnalisation de ces cartes
dans les données que l’on veut faire apparaître et selon la période
sélectionnée.
GIS for History (USA).
GIS for History a pour thème l’histoire
des États-Unis. Son objectif est d’utiliser les SIG en Histoire pour servir à
l’enseignement. Il s’agit là encore d’un travail collaboratif.
Le site présente donc des documents, des cours et
des cartes personnalisables avec différentes couches sur différents aspects de
l’Histoire des États-Unis. Le site présente l’intérêt de ces cartes
interactives comme un moyen afin d’illustrer et de discuter le propos des
cours.
A
travers ces différents exemples, il est possible d’observer plusieurs utilisations
et des évolutions dans l’utilisation des SIG en Histoire.
On peut observer qu’avec le temps il y a eu une
complexification des sites évoquant les SIG. Les premières expériences montrent
des cartes synthétiques déjà réalisées où l’on ne peut rien modifier. Puis est
introduite la possibilité de placer différentes couches. Puis on nous offre la
possibilité de personnaliser de plus en plus de détails pour créer des cartes (notamment
grâce aux bases de données) et d’interagir avec elles (mesures, annotations, ...).
Les sites de SIG insistent de plus en plus sur le
travail collaboratif entre chercheurs ou même avec des étudiants.
Enfin, on voit que les SIG servent à la
valorisation de sources historiques, au renouvellement de cette valorisation
historique mais aussi à l’enseignement.
Analyse critique des cinq sites
Histoire spatiale : vers un nouveau tournant ?
Les cinq sites, créés pour la plupart par des historiens, utilisent le SIG de manière très différente. Les auteurs du site « GIS for history », créé en 2008, perçoivent le SIG comme un instrument à dessein pédagogique. Les logiciels aident les étudiants à comprendre les moments importants de l'histoire des Etats-Unis et les actions humaines dans le paysage, à travers une très riche base de données spatiales et temporelles et des cartes thématiques très claires. L'approche spatiale sert aux étudiants à générer leurs propres réflexions historiques, aidés par des questions et par des documents mis à leur disposition. Le site s'adresse aussi aux professeurs, en leur fournissant des projets et des idées pour stimuler les réflexions des étudiants autour des cartes (discussions, comparaisons de données,...) afin de les inciter à utiliser les cartes numériques dans le cadre de leur recherche comme des outils d'analyse et non comme de simples accompagnements du récit historique. Les auteurs de ce site ont conscience du problème des lacunes dans l'apprentissage du SIG par les futurs chercheurs, des lacunes qu'ils tentent de combler.
La dimension pédagogique est moins présente dans le site « AnaLyse diachronique de l'espace urbain PArisien », qui met surtout l'accent sur l'idée d'échange et de partage des informations et des données sur la ville de Paris. Ces données spatiales et temporelles ont des caractéristiques très différentes : les couches de données sont très nombreuses et variées (politique, économique,...) et les cartes enregistrées remontent jusqu'à l'époque médiévale. Les auteurs du site ont tenté de réunir, de 2006 à 2010, de très nombreuses informations sur la ville, afin de présenter un panorama cartographique de Paris le plus complet possible : dimensions géographique et physique, morphologie du bâtiment,... . Les données sont disponibles pour tout le monde, sous forme de fichier ZIP, et gratuites. Le dessein final du site est de développer la recherche concernant l'espace urbain parisien et de construire des outils adaptés aux plans cadastraux anciens, afin de stimuler la réalisation de cartes SIG montrant l'évolution de la ville depuis le Moyen Age. Le site tente donc de combler une des limites les plus importantes des logiciels GIS qui étaient d'abord des bases de données pour la création de cartes concernant l'évolution de ville aux XIXème et XXème siècles. Avec la mise à disposition de sources très anciennes, les dynamiques urbaines peuvent être visualisées et analysées grâce aux cartes SIG.
Le site « A vision of Britain » obéit aux mêmes objectifs avec la création d'une base de données rassemblant beaucoup de sources différentes (descriptions anciennes, cartes topographiques et thématiques,...). Mais la période reste limitée aux XIXème et XXème siècles, contrairement au site sur Paris. Malgré tout, les auteurs de ce site très récent (2009-2014) cherchent à répondre aux besoins d'emmagasinement et d'enregistrement des informations de la plupart des chercheurs, qui doivent créer des bases de données avant de réaliser des cartes SIG et qui, par manque de temps - car cela implique une recherche de sources variées et en grand nombre, sont rebutés par ce type de technique.
L'avant-dernier site, « Mapping the Lakes », explore de nouvelles voies d'utilisation du SIG à travers notamment la réalisation de carte à partir des écrits littéraires de Thomas Gray et Samuel Coleridge. Ces deux écrivains tiennent en effet une place essentielle dans le site dont les auteurs cherchent à analyser spatialement leurs voyages et en même temps à analyser des informations abstraites liées à l'environnement, aux paysages de la région (imagination, émotion,...). Une description des méthodes utilisées pour utiliser les cartes SIG à partir de ces écrits est faite : il s'agit avant tout d'analyser les lieux évoqués, les adjectifs utilisés,..., pour pouvoir repérer les éléments spatiaux, temporels et abstraits à retenir pour réaliser les cartes. C'est une expérience originale et intéressante faite par les auteurs du site, qui réalisent ainsi des cartes SIG « littéraires ». Cependant la qualité cartographique n'est pas très bonne, puisque le zoom n'est pas optimal, ce qui génère des difficultés pour lire les cartes. En outre, les caractéristiques traditionnelles cartographiques (données statistiques, méthodes quantitatives,...) ne sont pas centrales.
Dans ces quatre sites, la notion de « transdisciplinarité » est mentionnée et demeure importante pour comprendre l'usage fait du SIG par les auteurs des sites. En effet, ces logiciels ne s'adressent pas seulement aux historiens, mais à beaucoup de chercheurs dans d'autres domaines (archéologues, démographes,...). Ils permettent aussi, grâce à leurs bases de données toujours plus importantes, de croiser différents types d'information et des sources extrêmement variées pour réaliser des cartes riches de données diverses et pour les analyser ensuite de manière très complète. Ces sites mettent aussi en évidence les liens entre cette nouvelle technologie cartographique et les discours traditionnels historiques, en montrant que l'un et l'autre se complètent et s'équilibrent. Enfin, ils répondent aux limites imposées par les SIG en tentant d'effacer ces limites perçues comme des obstacles infranchissables par les chercheurs réticents à utiliser ces logiciels.
Le site « The Valley of the shadows » est le plus ancien, puisqu'il a été réalisé de 1993 à 2007. Il constitue une base de données immense pour un thème et une époque bien précis : beaucoup de sources sont rassemblées (photographies, lettres,...) car elles évoquent l'histoire de deux communautés (une au Sud et une au Nord) avant, pendant et après la guerre civile américaine. Si le site est intéressant car ces multiples informations sont classées et facilement accessibles, toutefois, aucune réflexion historique ou analyse historique n'est attachée à ces sources. Le récit traditionnel historique est complètement absent : des cartes SIG peuvent être conçues à partir du site, mais tout reste à faire. Le site demeure à la première étape de la création d'une carte SIG, c'est-à-dire la documentation, contrairement aux sites précédents, plus récents, dont les auteurs ont parfaitement conscience des problèmes attachés à l'utilisation du SIG et qui tentent de faire évoluer ces outils cartographiques en surmontant les obstacles des logiciels et de faire évoluer en même temps les représentations des chercheurs face à ces logiciels.
Les cinq sites, créés pour la plupart par des historiens, utilisent le SIG de manière très différente. Les auteurs du site « GIS for history », créé en 2008, perçoivent le SIG comme un instrument à dessein pédagogique. Les logiciels aident les étudiants à comprendre les moments importants de l'histoire des Etats-Unis et les actions humaines dans le paysage, à travers une très riche base de données spatiales et temporelles et des cartes thématiques très claires. L'approche spatiale sert aux étudiants à générer leurs propres réflexions historiques, aidés par des questions et par des documents mis à leur disposition. Le site s'adresse aussi aux professeurs, en leur fournissant des projets et des idées pour stimuler les réflexions des étudiants autour des cartes (discussions, comparaisons de données,...) afin de les inciter à utiliser les cartes numériques dans le cadre de leur recherche comme des outils d'analyse et non comme de simples accompagnements du récit historique. Les auteurs de ce site ont conscience du problème des lacunes dans l'apprentissage du SIG par les futurs chercheurs, des lacunes qu'ils tentent de combler.
La dimension pédagogique est moins présente dans le site « AnaLyse diachronique de l'espace urbain PArisien », qui met surtout l'accent sur l'idée d'échange et de partage des informations et des données sur la ville de Paris. Ces données spatiales et temporelles ont des caractéristiques très différentes : les couches de données sont très nombreuses et variées (politique, économique,...) et les cartes enregistrées remontent jusqu'à l'époque médiévale. Les auteurs du site ont tenté de réunir, de 2006 à 2010, de très nombreuses informations sur la ville, afin de présenter un panorama cartographique de Paris le plus complet possible : dimensions géographique et physique, morphologie du bâtiment,... . Les données sont disponibles pour tout le monde, sous forme de fichier ZIP, et gratuites. Le dessein final du site est de développer la recherche concernant l'espace urbain parisien et de construire des outils adaptés aux plans cadastraux anciens, afin de stimuler la réalisation de cartes SIG montrant l'évolution de la ville depuis le Moyen Age. Le site tente donc de combler une des limites les plus importantes des logiciels GIS qui étaient d'abord des bases de données pour la création de cartes concernant l'évolution de ville aux XIXème et XXème siècles. Avec la mise à disposition de sources très anciennes, les dynamiques urbaines peuvent être visualisées et analysées grâce aux cartes SIG.
Le site « A vision of Britain » obéit aux mêmes objectifs avec la création d'une base de données rassemblant beaucoup de sources différentes (descriptions anciennes, cartes topographiques et thématiques,...). Mais la période reste limitée aux XIXème et XXème siècles, contrairement au site sur Paris. Malgré tout, les auteurs de ce site très récent (2009-2014) cherchent à répondre aux besoins d'emmagasinement et d'enregistrement des informations de la plupart des chercheurs, qui doivent créer des bases de données avant de réaliser des cartes SIG et qui, par manque de temps - car cela implique une recherche de sources variées et en grand nombre, sont rebutés par ce type de technique.
L'avant-dernier site, « Mapping the Lakes », explore de nouvelles voies d'utilisation du SIG à travers notamment la réalisation de carte à partir des écrits littéraires de Thomas Gray et Samuel Coleridge. Ces deux écrivains tiennent en effet une place essentielle dans le site dont les auteurs cherchent à analyser spatialement leurs voyages et en même temps à analyser des informations abstraites liées à l'environnement, aux paysages de la région (imagination, émotion,...). Une description des méthodes utilisées pour utiliser les cartes SIG à partir de ces écrits est faite : il s'agit avant tout d'analyser les lieux évoqués, les adjectifs utilisés,..., pour pouvoir repérer les éléments spatiaux, temporels et abstraits à retenir pour réaliser les cartes. C'est une expérience originale et intéressante faite par les auteurs du site, qui réalisent ainsi des cartes SIG « littéraires ». Cependant la qualité cartographique n'est pas très bonne, puisque le zoom n'est pas optimal, ce qui génère des difficultés pour lire les cartes. En outre, les caractéristiques traditionnelles cartographiques (données statistiques, méthodes quantitatives,...) ne sont pas centrales.
Dans ces quatre sites, la notion de « transdisciplinarité » est mentionnée et demeure importante pour comprendre l'usage fait du SIG par les auteurs des sites. En effet, ces logiciels ne s'adressent pas seulement aux historiens, mais à beaucoup de chercheurs dans d'autres domaines (archéologues, démographes,...). Ils permettent aussi, grâce à leurs bases de données toujours plus importantes, de croiser différents types d'information et des sources extrêmement variées pour réaliser des cartes riches de données diverses et pour les analyser ensuite de manière très complète. Ces sites mettent aussi en évidence les liens entre cette nouvelle technologie cartographique et les discours traditionnels historiques, en montrant que l'un et l'autre se complètent et s'équilibrent. Enfin, ils répondent aux limites imposées par les SIG en tentant d'effacer ces limites perçues comme des obstacles infranchissables par les chercheurs réticents à utiliser ces logiciels.
Le site « The Valley of the shadows » est le plus ancien, puisqu'il a été réalisé de 1993 à 2007. Il constitue une base de données immense pour un thème et une époque bien précis : beaucoup de sources sont rassemblées (photographies, lettres,...) car elles évoquent l'histoire de deux communautés (une au Sud et une au Nord) avant, pendant et après la guerre civile américaine. Si le site est intéressant car ces multiples informations sont classées et facilement accessibles, toutefois, aucune réflexion historique ou analyse historique n'est attachée à ces sources. Le récit traditionnel historique est complètement absent : des cartes SIG peuvent être conçues à partir du site, mais tout reste à faire. Le site demeure à la première étape de la création d'une carte SIG, c'est-à-dire la documentation, contrairement aux sites précédents, plus récents, dont les auteurs ont parfaitement conscience des problèmes attachés à l'utilisation du SIG et qui tentent de faire évoluer ces outils cartographiques en surmontant les obstacles des logiciels et de faire évoluer en même temps les représentations des chercheurs face à ces logiciels.
L'intégration progressive d'une approche spatiale de l'histoire.
Analyse des sites suivants : The Valley of the Shadow, Mapping the lakes, Alpage, A vision of Britain through time, Gis for history.
Ces quatre sites proposent chacun un usage différent des
SIG. Tout d’abords, nous pouvons remarquer que ces sites sont menés, pour la
majeure partie par des historiens. Ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. L’évolution
majeur que nous pouvons mettre en avant est l’arrivée de chercheurs en
littérature qui utilise le logiciel de google Earth pour expliciter l’histoire d’un lac
et de ces promenades.[1] De fait,
cela prouve la pluridisciplinarité que propose les cartes et l’importance de ne pas
négliger les possibilités existantes de mise en place de champs de recherches variés. Le premier site évoqué, The valey
of shadow est également chronologiquement le premier essai. En effet, bien
qu’actualisé, le projet est initié en 1993, ce qui correspond au début des essais des SIG
historiques. Cela s’en récent par la manière dont le site est présenté. De fait, la navigation se fait au travers d'un plan panoptique organisé en différents thème d'archive. Dans ces plans, seul quelques cartes sont proposées et la plupart
ne sont que des captures d’écran. Par ailleurs, il existe une carte animée qui présente
les lieux des grandes batailles de la guerre civile américaine dans un ordre chronologique. Cela prouve que
part ses différentes mises à jour, le logiciel de SIG a été utilisé de
manière complètement différentes. De même, le site A vision of Britain through time, bien qu’initié en 2009 et
actualisé en 2014, ressemble à une base de donnée archivistique de cartes
existantes au XIXe et XXe siècle. Il n’y a pas ici un réel travail sur l’utilisation
du SIG contrairement au site français ALPAGE
qui propose une carte de Paris interactive sur laquelle l’utilisateur peut
introduire des calques et afficher des informations. Le site le plus aboutis,
à mon sens, est celui de GIS for History,
instauré en 2005. De fait, ce site est d’une vrai « utilité » pour l’enseignement.
Des cartes sur différentes partie de l’histoire des états unis sont crées et
permettent de répondre à un objectif pédagogique. De même, bien qu'orienté à l'utilisation enseignante, le site est accessible au plus grand
nombre. En effet, en cliquant sur l’histoire esclavagiste la carte interactive
permet de se rendre compte de la population réduite en esclavage à travers les
années etc. Nous pouvons également consulter des documents par exemples des lettres.
Le seul bémol est la non mis à jour du site, ce qui fait que certains liens
menant aux sources ne fonctionnent plus.
En général, les sites étudiés traduisent une réelle volonté d'utiliser les cartes pour les faire parler. Cela prouve une investigation certaine de la part des chercheurs et modérateur des sites à utiliser le logiciel SIG. De plus, le clivage que nous avions pu observer jusqu'à présent entre l'histoire et la géographie ne semble plus être. La géographie répond à une question historique et inversement, ce que les chercheurs ont bien compris. Enfin, voir apparaitre d'autres domaines tel que la littérature explicite le désir profond d'une approche spatiale de toutes les sciences.
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