Monday, January 11, 2016

Projet SIG




Projet SIG


Sujet du mémoire : Claude de Rubys et le réseau ligueur lyonnais, 1589-1594


Cartes du gouvernement de Lyon : _Stratégies royalistes et ligueuses                                                         
                                                        _L'année de la reddition de Lyon (1594)
                                                        _Révolte paysanne, réaction ligueuse


        Mon mémoire porte sur le réseau ligueur lyonnais qui a mis à sa tête un homme politique important, Claude de Rubys. Dans la perspective de voir comment les membres de ce réseau gouvernent la ville et donc ses environs, c'est-à-dire les villes alentours et les campagnes, une partie de mes recherches s'orientent vers le fonctionnement de ce réseau et ses moyens d'action à l'extérieur de Lyon, dans le gouvernement du Lyonnais, Forez et Beaujolais. Les ligueurs lyonnais sont en contact avec des chefs militaires nobles qui commandent des troupes ligueuses dans toute la région. Comprendre les stratégies des deux armées est important avant de créer les cartes SIG, afin de représenter sur les cartes le comportement de ces armées et de l'analyser en détail. Les chefs ligueurs tentent de prendre des villes royalistes de différentes manières. La plupart du temps, ils se rassemblent dans un lieu qu'ils contrôlent, que ce soit une ville ou un village, puis ils partent piller la campagne autour de la ville qu'ils tentent de prendre. Ils ont donc une stratégie de mouvement et d'évitement, puisqu'ils veulent éviter le combat avec l'armée du roi plus nombreuse et mieux armée, en particulier à partir de 1593. Au contraire l'armée royaliste n'hésite pas à établir un siège ou à combattre de front l'armée ennemie. Toutefois, des évolutions sont à noter pendant ces 6 ans de troubles ligueurs. En effet, les troupes royalistes ne deviennent vraiment actives qu'à partir de 1593. Il faut donc tâcher de représenter sur la carte cette évolution temporelle et spatiale.
       Mon premier projet de carte représente la région de Lyon dans une perspective politique et stratégique, afin de voir jusqu'à quel point les différentes armées, de 1589 à 1593, sont stratégiquement favorisées l'une par rapport à l'autre. Le plus intéressant est de voir l'évolution de la possession de terrain pour l'armée royaliste et les principales villes ligueuses qui constituent la base de l'action rebelle dans la région. Les points stratégiques sensibles et les zones de passage des troupes ennemies sont intéressants à noter pour percevoir quelles armées sont placées de manière favorable pour les contrôler. La place géographique des lieux de combats ou des batailles importantes permettent de comprendre pourquoi les troupes ligueuses ont manqué de stratégie et ont été obligées de combattre l'armée ennemie. Enfin, il est intéressant de percevoir l'ensemble de ces différents points géographiques afin de voir quels sont les liens entre la ville de Lyon et les places fortes ligueuses, c'est-à-dire de voir quels obstacles il existe entre les positionnements des troupes ligueuses et la ville principale de la région qui commande stratégiquement les troupes, et jusqu'à quel point les troupes royalistes parviennent à couper l'armée ennemie de son point d'attache que constitue la ville de Lyon.
            Pour commencer la première carte, j'ai du d'abord créer mon fond de carte, qui n'existe pas actuellement, puisqu'il s'agit du gouvernement du Lyonnais, Forez et Beaujolais à l'époque moderne. Je me suis fondée sur une carte du XVIIIème siècle de Robert de Vaugondy représentant ce gouvernement[1]. J'ai noté tous les villages et toutes les villes aux frontières des trois provinces du gouvernement à cette époque. J'ai pris des villes et villages qui existent encore aujourd'hui afin de pouvoir les localiser sur les couches des communes et départements actuelles, que j'ai pris sur Geofla, et de tracer à partir de ces villes et villages les frontières de l'époque. J'ai ensuite placé les principales villes ligueuses, en m'aidant toujours de l'emplacement des communes actuelles. Les documents de l'époque (les délibérations municipales de Lyon) m'ont permis de placer sur la carte les points stratégiques sensibles, les batailles importantes, les zones de passage, ainsi que  les zones de passage des troupes royalistes.





      Cette carte m'a permis de remarquer que les ligueurs ont pris possession de toutes les grandes villes de la région située près des fleuves. En effet, l'utilisation du fleuve pour transporter des marchandises et pour ravitailler les troupes fait de ces lieux d'habitation les villes-clefs de la région. Contrôler un point de passage du fleuve permet d'aller et venir d'une région à l'autre et d'empêcher ou de bloquer des troupes ennemies sur un des bords du fleuve. Les points sensibles sont alors situés au bord des fleuves et près de grandes villes comme Vienne, Lyon ou Thoissey, qui est un bastion ligueur. Les zones où se situent les garnisons royalistes évoluent au cours des années. Situées d'abord en Dauphiné, les royalistes parviennent à atteindre le nord de Lyon, les Dombes, en 1593. La carte permet de percevoir la volonté d'encerclement de l'armée royale, un encerclement des ligueurs dans une zone restreinte autour de Lyon. On voit aussi que les zones ligueurs et royalistes sont bien partagées. Tandis que les principales villes ligueuses sont situées dans la moitié sud du Lyonnais et du Forez, les royalistes ne parviennent à mener des combats qu'en dehors du gouvernement du Lyonnais, Forez et Beaujolais, en occupant des zones qui sont coupées du gouvernement par le fleuve. Malgré des batailles importantes près de Vienne ou de Givors, et quelques incursions dans le Forez, autour de Feurs, l'armée royale ne parvient pas à s'installer dans le Lyonnais. Le positionnement de chaque armée de 1589 à 1593 est ainsi clairement visible et peut être analysée dans une perspective géostratégique et politique.
       La seconde carte réalisée représente la situation du gouvernement en 1594, qui est l'année où les plus grandes villes de la région se rendent au roi Henri IV et le moment où les troupes royales arrivent plus massivement. Une fois le fond de carte mis en place, j'ai indiqué les dates de reddition de la plupart des grands forts ligueurs ainsi que les zones d'action des armées commandées chacune par un chef, royaliste ou ligueur. Cela permet d'analyser l'évolution de l'avancée des troupes royales et la stratégie militaire de la Ligue catholique avec la localisation de Lyon au coeur de toutes les manoeuvres militaires. Les points sensibles, évoquées dans les textes comme lieux de grands combats, permettent de voir quels sont les bastions de résistance ligueuses ou encore les zones dans lesquelles les troupes ligueuses risque de s'assembler pour combattre l'ennemi commun. Le passage des troupes d'une région à l'autre peut être perçue dans les documents à travers le courrier que s'envoient les différents chefs militaires. Enfin, j'ai ajouté le nom de chacun des chefs militaires, car politiquement cela a une importance, afin de voir quelle est leur stratégie personnelle, s'ils agissent conjointement ou non et si le gouvernement des échevins de Lyon a une influence militaire sur eux, avant la reddition (en février 1594) et après celle-ci, lorsque les échevins en place, anciennement ligueurs, peuvent prendre la parole pour tenter de contrôler les agissements de l'armée royaliste.






              L'analyse de la carte nous permet de percevoir d'abord l'évolution de l'armée royaliste par rapport à la carte précédente. En effet, les chefs ligueurs parviennent à pénétrer dans le gouvernement du Forez, Lyonnais et Beaujolais, par le sud avec l'armée du connétable de Montmorency, et par l'est avec Humbert Grollier du Soleil qui parvient à prendre possession des places qui vont de Lyon à Vienne. La carte révèle que malgré cette avancée royaliste, certaines régions restent des bastions ligueurs pendant assez longtemps. Il s'agit de la région de Forez, dans laquelle se réfugie le duc de Nemours et ses troupes : les grandes villes (Feurs, Montbrison) ne se rendent qu'en 1595. Vienne et Thoissey, au sud et au nord de Lyon, constituent aussi des places de résistance. Cela a son importance, comme le montre la carte, car les armées ligueuses tentent de se joindre au nord de Lyon, vers Thoissey, afin de prendre Lyon en tenaille : le vicomte de Tavannes et le marquis de Treffort ont bien une stratégie militaire commune, contrecarrée par le colonel d'Ornano qui tente d'empêcher cette jointure qui peut engendrer un grand rassemblement des forces ligueuses. Le contrôle du fleuve devient un enjeu fondamental, comme le montre la carte. La région est donc bien partagée en un axe qui va du sud-ouest au nord-est : au nord de cet axe, les troupes ligueuses sont encore bien actives en 1594, tandis qu'au sud, les victoires royalistes sont de plus en plus nombreuses.

          Ces mouvements de troupes ont de graves conséquences dans les campagnes, puisque les ravages militaires perturbent l'activité économique de toute la région. Ces conséquences directes de la Ligue catholique amènent le gouvernement de Lyon à réagir. J'ai donc trouvé intéressant de voir comment s'organisent ces révoltes paysannes dans le région et la mises en défense des villes menacées. Pour la troisième  carte, j'ai cherché dans les documents de l'époque, toujours dans les délibérations municipales de Lyon, quelles étaient les régions et les villages en révolte mentionnées par les échevins. Puis j'ai trouvé quelles ont été leurs réactions concrètes pour mettre en défense la ville, ce qui se traduit par des déplacements de canons à certains endroits de Lyon, ainsi que des lettres envoyées à différentes villes pour les mettre en garde contre les villages qui "sonnent le tocsin". J'ai mis ces informations en relation avec les mouvements de troupes qui ravages de manière conscience les campagnes, notamment autour des villes, pour couper les habitants du ravitaillement des paysans. Certaines villes ont été particulièrement touchées car pillées, comme Montluel par exemple qui l'est deux fois, par les troupes ligueuses puis par les troupes royalistes. 






           La carte montre clairement que les pillages des campagnes qui ont lieu aux alentours de Lyon provoquent des soulèvements de villages qui marchent en direction de Lyon. En effet, lorsqu'une crise économique et donc sociale touche les campagnes, les paysans ont le réflexe d'aller chercher de l'aide ou un refuge près des villes qui regorgent de différents produits. Cela explique le petit décalage entre les zones particulièrement pillées et les zones de révolte : les paysans quittent leurs lieux d'habitation ravagés par les troupes et ameutent les villages voisins qui répondent par solidarité. Autour de Feurs ou de Lyon, la réaction est la même : il s'agit avant tout de protéger le commerce de la ville et les attaques possibles par le fleuve. Les gouvernements de ces villes protègent donc en priorité les alentours du fleuve. Cette mise en défense est une réponse politique et militaire des ligueurs qui refusent d'aider les paysans en pleine période de troubles et protègent les habitants des villes afin d'éviter une émeute de la population urbaine, comme cela arrive fréquemment par ricochet aux troubles de la campagne.

        Il s'agit là de quelques pistes de lecture et d'analyse des cartes. Il faut que je les étoffe avec les lectures des documents de l'époque, mis en relation avec ces cartes. La difficulté première de la réalisation de telles cartes avec le SIG a été la mise en place du fonds de carte, qui m'a pris beaucoup de temps et qui n'est pas toujours facile à mettre en oeuvre à partir d'une carte de l'époque  moderne. Ensuite, j'ai eu des difficultés avec l'élaboration des zones de combats, d'action ou de révoltes, car l'imprécision des documents de l'époque conduit à une approximation des données géographiques. J'ai donc tenté de croiser différentes sources, entre les délibérations municipales, la correspondance,... pour avoir un maximum d'information géographique. Les zones de passage ou les points sensibles sont beaucoup plus faciles à localiser avec l'envoi de courrier et des gouvernements urbains qui n'ont qu'une seule préoccupation : celle de protéger ces points stratégiques. Le logiciel QGIS permet ainsi d'analyser très en détail l'évolution temporelle et spatiale de chaque camp, mais aussi de faire une analyse politique en mettant en relation différents points ou zones sur les cartes, et surtout en croisant les informations des cartes et des documents.  


[1]Robert de Vaugondy, Gouvernement general du Lyonois divisé en Lyonois, Forez et Beaujolois, Paris, [s.n.], 1752, Bnf., Département Cartes et plans, GEDD-2987.

Devoir final : test de QGIS.


Devoir final : test de QGIS.

Dans la cadre du devoir final portant sur des exemples de l'utilisation de QGIS, j'ai réalisé plusieurs cartes. Elles ont plus ou moins un lien avec mon sujet de recherche mais elles représentent le style de carte dont je vais avoir besoin pour valoriser les données que je récolte actuellement.

La première carte illustre la répartition des assemblées des habitants du marquisat de Virieu des années 1760 à 1790 :


Cette seconde carte illustre la construction du canton de Virieu de 1790 à 1826 :

  

La troisième carte montre la population du canton de Virieu en 1891 (selon un classement des villages dans des tranches) :

 

Enfin la quatrième carte évoque la mortalité dans le canton de Virieu en 1892 :


Il s'agit de tests pour essayer les fonctionnalités du logiciel et également pour pouvoir discuter avec vous de la pertinence ou non de certains choix.