The
Valley of the Shadows ; Mapping the Lakes ; AnaLyse
diachronique de l'espace urbain Parisien (ALPAGE) ; A vision of
Britain ; GIS for history (USA).
A
travers l'étude de ces cinq sites, plusieurs mouvements peuvent être
déterminés. En effet, les historiens ont, comme nous l'avons
observé au cours de la dernière séance, mis un temps à
appréhender les Systèmes d'Informations Géographiques, puis à les
utiliser pour leurs recherches. Le premier site, l'un des premiers
créés sur ce thème, à partir de 1993, témoigne des prémisses à
l'utilisation des HSIG, et de la réoccupation de l'espace au sein de
recherches historiques. Mais après cela, de nombreuses entreprises
ont été organisées avec, comme objectif, de créer, de développer,
puis de diffuser les SIG en histoire, alliant souvent, avec ces
éléments, une approche pluridisciplinaire, voire
transdisciplinaire.
Tout
d'abord, comme déjà évoqué au dessus, les premiers utilisateurs
de l'outil numérique, représentés par le site internet The Valley
of the Shadows, composent entre les sources, directement numérisées,
mais aussi avec une interprétation de celle-ci, par la
spatialisation des documents et des espaces présents dans le corpus.
Le thème même de leurs travaux facilite une composante spatiale,
puisqu'ils cherchent à détailler les modes de vie de deux
communautés américaines, durant la Guerre Civile, l'une au nord,
l'autre au sud. Les cartes et SIG se multiplient, et permettent une
meilleure lisibilité des espaces parcourus, des trajets, mais aussi
des lieux de bataille. Hormis l'aspect SIG, l'on remarque une
multiplicité des documents présentés sur la plate-forme, découpés
en trois périodes : l'avant, pendant et l'après guerre civile.
C'est
bien en cela que l'historien sait utiliser des outils qui, à
l'origine, ne lui sont pas directement destinés. Le numérique rend
possible une approche plus quantitative, ainsi qu'une classification
plus fine, plus nombreuses, des enseignements apportés, ou pour
mettre en avant une source plus particulière. Il en est de même
pour le quatrième site de notre corpus, A Vision of Britain, qui est
composé d'un moteur de recherches interne au site, afin de naviguer
plus efficacement dans les sources et les documents numérisés.
L'information est livrée brut, sans aucune modification, mais est
spatialisée, par le biais de cartes précises et efficaces. Aucune
interprétation – autre que celle de la mise en forme
cartographique, obligatoire et inéluctable - ne vient interférer
dans l'étude de chaque donnée, laissant au chercheur tiers la
possibilité d'avoir recours à un tel site en tant que source.
De
plus, les SIG nouvellement créés proviennent autant des disciplines
géographiques qu'historiques, voire même de sciences autres, comme
celles des sciences humaines, ou de la géologie, physique, etc. Ces
entreprises entrent alors parfaitement dans le cadre d'une
enseignement pluridisciplinaire. Trois sites incarnent parfaitement
ces éléments, dont le premier, Mapping the Lakes, réunis la
littérature, par la récupération des récits de Thomas Gray et de
Samuel Coleridge par exemple ; la géographie, avec son apport
cartographique, permettant une meilleure lisibilité des informations
transmises ; et l'histoire, par l'évocation de lieux, de dates
et d'événements permettant de mieux comprendre le parcours des
voyageurs et leurs récits. L'accès au document est facilité par
l'utilisation de Google Earth comme modèle SIG pour leur carte
interactive.
D'autres
projets ont vu le jour autour de ces approches, comme celui, en
français, sur l'espace urbain parisien, initié en 2006, par
l'Agence Nationale de la Recherche, mobilisant de nombreux chercheurs
au sein de quatre laboratoires de disciplines différentes, ce qui
rend possible une collaboration entre historiens, géomaticiens et
informaticiens, pour développer et épaissir le SIG final.
L'interface, ressemblant à Géoportail, propose de créer sa propre
carte de la capitale, autour de la mise en place de fond de carte, de
filtre, de toute période, et de superposer ces données.Ce SIG
semble être un document indispensable pour les historiens dans leurs
recherches sur Paris, mais aussi pour les urbanistes, et les
passionnées.
Enfin,
le dernier SIG à notre disposition est le site GIS for History,
impulsé en 2008, basé aux États-Unis, et propose l'histoire
récente cartographiée de ce pays. Il illustre un nouveau mouvement
au sein de la production scientifique mondiale en histoire. Hormis
les aspects classiques de pluridisciplinarité, les créateurs de
cette plate-forme ont voulu développer la pédagogie et
l'accessibilité de ces informations pour le grand public. Cela
s'explique en partie par les nouveautés technologiques dans les
salles de classe, permettant d'appuyer un discours historique par un
support visuel, plus lisible par les élèves. Mais aussi, cette
volonté avouée de clarification des informations témoigne d'une
recherche constante, dans la société et dans le monde
universitaire, de crédits et de reconnaissance, alors que les crises
économiques abaissent régulièrement les fonds alloués aux
secteurs ''non-prioritaires'', comme les sciences sociales.
En
conclusion, nous avons bien remarqué l'extrême évolution des HSIG,
symbolisant un accaparement croissant des problématiques et des
possibilités informatiques par l'historien, en parallèle d'une
conservation de la discipline et de ses principes de base –
croisement des sources, transmission du savoir... La carte permet une
meilleure visibilité des recherches, autant au sein de la communauté
scientifiques, qu'en dehors, à travers une volonté de mieux
expliquer et d'intégrer une société friande de nouvelles
technologies.
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